Donation

Fondée en 1996 par la biologiste franco-italienne Daniela Freggi, le «Lampedusa Turtle Rescue» est un hôpital vétérinaire entièrement dédié aux tortues de mer méditerranéennes. Du simple bandage aux interventions chirurgicales complexes, le «Lampedusa Turtle Rescue» accueille et soigne chaque année près de 200 tortues marines.

La Fondation Octopus, sensible au projet de sauvegarde de cet animal en voie de disparition, a décidé de s’engager auprès de Daniela Freggi et de son centre. Elle fournira notamment du matériel médical, accompagnera le projet de suivis par satellite de certains individus pour mieux comprendre leurs déplacements et leurs migrations saisonnières et produira des contenus médiatiques afin de permettre au public de mieux saisir les enjeux liés à la sauvegarde de cette espèce.

«Le soutien de la Fondation Octopus est essentiel à la survie de la clinique, car nos coûts sont élevés. La chose la plus importante est de disposer des outils adéquats pour réaliser des diagnostics spécifiques et remplir ainsi pleinement notre mission: sauvegarder les tortues en Méditerranée!», explique la directrice de la clinique.

Une tortue soignée par le centre médical qui fait sa promenade hebdomadaire © Philippe Henry / Octopus Foundation

Située à une centaine de kilomètres des côtes africaines, l’île méditerranéenne de Lampedusa est devenue l’un des principaux points d’accès européens pour les migrants. Or, l’île italienne abrite aussi depuis 20 ans cet hôpital hors-normes, qui souffre actuellement de la désaffection touristique de l’île, les vacanciers étant les principaux donateurs de la «Lampedusa Turtle Rescue». Cet effet collatéral inattendu de la crise des réfugiés peut certes sembler dérisoire face au drame humain qui se joue. Il ne doit cependant pas être négligé.

« Il y a deux façons de voir le symbole de Lampedusa, explique Julien Pfyffer. La première, la plus médiatisée, celle du drame humain des réfugiés, symbole d’un monde partagé par des inégalités de plus en plus importantes. La seconde, anonyme, celle d’une poignée d’hommes et de femmes qui ont décidé de dédier leur vie à sauver des animaux dont l’histoire remonte aux dinosaures (plus de 200 millions d’années) et qui ont été capables de survivre à plusieurs bouleversements climatiques planétaires. Aujourd’hui, plusieurs espèces sont déclarées en voie de disparition. Le rôle de la Fondation Octopus est de faire prendre conscience au public que notre avenir dépend d’une meilleure compréhension des océans et de ses habitants, comme les tortues marines. »

La clinique de Daniela Freggi opère et soigne chaque année des dizaines de tortues marines. Avec le soutien des pêcheurs locaux et des garde-côtes, l’association travaille sans relâche à la sauvegarde de cet animal essentiel à l’équilibre de l’écosystème marin.

Le requin est l’unique prédateur naturel des tortues marines, mais c’est bien l’homme et ses activités qui les mettent le plus en danger. Prises dans les filets de pêche ou accrochées aux hameçons des lignes, les tortues amenées au centre de Daniela Freggi doivent très souvent leur salut au travail du
chirurgien Antonio Di Bello. «Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les sacs plastiques et les hameçons ne sont pas les problèmes principaux», explique-t-il. «Les tortues sont en effet capables de les expulser avec leurs excréments sans trop se blesser… Le réel danger, c’est le fil nylon, qui fait des noeuds dans les intestins. Lorsque cela arrive, elles ne survivent pas longtemps».

 

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Près de 5000 tortues marines ont été marquées par les responsables du centre. Les données récoltées lors de chaque intervention ont permis de mettre au point des techniques chirurgicales très efficaces.

La disparition progressive de ces animaux d’origine préhistorique est une réelle catastrophe pour l’écosystème marin mais aussi pour l’Homme: la tortue est le principal prédateur des méduses. «Le jour où elles disparaîtront définitivement, plus personne ne pourra se baigner tellement il y aura de méduses dans la mer. Les gens ne se rendent pas compte à quel point nous sommes proches de ce jour…», se désole Daniela Freggi.

«C’est un travail fastidieux et j’ai parfois l’impression d’être au pied d’une montagne. Mais je garde toujours l’espoir d’un avenir meilleur. Aujourd’hui, cet avenir s’appelle la Fondation Octopus», conclut la biologiste marin.