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Depuis 2018, la Fondation Octopus a le privilège de travailler dans les Îles Ioniennes, pour une meilleure compréhension et protection du phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus).

Autrefois nombreux, le phoque moine de Méditerranée est aujourd'hui menacé, et s'est réfugié dans des grottes marines parfois inaccessibles © Octopus Foundation / Philippe HenryLes objectifs et les partenariats ont évolué au fil des ans et des missions de terrain. Aujourd’hui, nous sommes très fiers du chemin parcouru et de ce qui a été construit avec l’ensemble de nos partenaires locaux.

Rappelez-vous, en 2018, nous avions le projet fou d’installer des équipements électroniques en bord de mer, pour observer de façon autonome et continue les rares pinnipèdes de la région. A l’époque, nous ne savions tout simplement pas si le matériel allait être volé, ou s’il réussirait à survivre ne serait-ce que quelques jours face à la dureté de l’environnement côtier méditerranéen, avec ses températures très élevées en été, son humidité constante en hiver, et l’air saturé en sel qui corrode tous les matériaux sans exception.

Caméra POE installé à l'entrée d'une grotte à phoque © Octopus FoundationAprès cinq années de travail acharné à améliorer la solidité et la fiabilité de ces kits open-source, nous pouvons enfin dire que nous y sommes. Des améliorations sont toujours possibles et même souhaitables, mais aujourd’hui 14 caméras sont réparties autour de sept sites et fonctionnent 24h/24h, 7j/7j dans les Îles Ioniennes centrales. Leur objectif est d’abord d’identifier les différents individus, de mieux comprendre la structure des groupes, mais aussi d’essayer de savoir si les activités humaines ont un impact sur le mode de vie des phoques.

Sur place, les ONG locales Kosamare, Ionian Dolphin Poject (Tethys Research Institute) et Odyssey Outdoor Activities participent activement à la maintenance technique et à l’enregistrement des données pour de futures publications scientifiques.

Les deux semaines de mission qui se sont déroulées au printemps 2022 n’ont pas uniquement servi à installer deux nouveaux kits de monitoring et à réparer certains modules qui avaient été endommagés durant l’hiver. Nous avons aussi réalisé plusieurs plongées pour documenter l’arrivée en mer Ionienne de l’espèce invasive « poisson lion » (Pterois miles).

Avec Kosamare, nous avons aussi participé à la mise en place et à l’inauguration d’une exposition photographique dans les ruelles de Fiskardo sur les fonds marins de la région. Intitulée « À travers le miroir : trésors sous-marins de Céphalonie », l’exposition illustre la beauté et la fragilité de la mer Méditerranée, afin que nous puissions tous en apprendre davantage et en devenir à terme les futurs gardiens.

Photogrammetrie réalisée pour surveiller l'évolution des herbiers de posidonie Ⓒ Octopus Foundation

L’équipe de la Fondation Octopus en a aussi profité pour déployer ses drones afin de surveiller d’année en année l’évolution de la couverture des herbiers de posidonie (Posidonia oceanica) de la région de Fiskardo. Cette espèce joue un rôle fondamental dans l’écosystème marin méditerranéen, et est parfois menacé par les effets conjoints de l’activité humaine et du changement climatique.

En fin de mission, l’équipe a finalement pu participer à l’excavation d’un squelette complet de tortue marine (Caretta caretta). Le reptile marin avait été retrouvé mort sur une plage en 2019 et avait été enterré. La récupération et la reconstitution du squelette ont demandé de nombreuses heures de travail minutieux. A terme, cette tortue participera a sensibiliser le public sur la complexité de ces animaux menacés.

Finalement, nous espérons que les 14 caméras de monitoring vont enregistrer d’importantes informations facilitant une meilleure compréhension et protection des phoques moines de Méditerranée, à commencer par de nombreuses naissances dans le courant de l’automne.