Depuis plusieurs dizaines d’années, le biologiste marin français Patrick Louisy (association Peau Bleue) étudie les Syngnathidés dans l’étang de Thau (Hérault). Ses recherches scientifiques sur cette famille de poissons, regroupant les hippocampes et les syngnathes, l’ont amené à découvrir par exemple que la lignée génétique des hippocampes de la lagune de Thau est unique, puisque différente de celle retrouvée à proximité en mer Méditerranée.
Patrick Louisy a par ailleurs réussi, grâce à la technique de la photo-morphologie, à identifier une centaine d’hippocampes dans la zone appelée du « Ponton de la Bordelaise » qui, située à proximité immédiate de la ville de Sète, est devenue avec le temps une zone où s’entassent une vingtaine d’épaves de bateaux, des pneus et des blocs de béton. Il semblerait que ces « récifs artificiels » situés sur un fond sablonneux et rocheux, parsemé d’herbiers, soient devenus un habitat privilégié des hippocampes.
Fin 2020, Patrick Louisy a fait appel à la Fondation Octopus pour réaliser un plan sous-marin en très haute définition de la zone du « Ponton de la Bordelaise », entre 1 et 5 mètres de profondeur, afin de pouvoir positionner précisément et lors de chacune de ses plongées les hippocampes précédemment identifiés. Après 10 jours de mission en mars 2021, des dizaines de plongées, des milliers de photos prises, et une vingtaine de modèles 3D sous-marins réalisés grâce à la technique de la photogrammétrie, la Fondation Octopus va pouvoir fournir à Patrick Louisy la première carte sous-marine de cette zone côtière d’intérêt scientifique.
Le positionnement évolutif sur cette carte doit permettre au biologiste marin de pouvoir suivre et étudier les déplacements des hippocampes en fonction des saisons, du jour et de la nuit, ou d’événements météorologiques remarquables, pour ne citer que quelques exemples.
Une meilleure compréhension de ces animaux marins si emblématiques devrait conduire à une meilleure protection et à une meilleure gestion de la zone par les autorités locales.
Crédits photos: © Patrick Louisy / Peau Bleue & © Philippe Henry / Octopus Foundation