Du 30 septembre au 14 octobre 2019, l’équipe de la Fondation Octopus a apporté son soutien à l’archéologue Fabien Langenegger de l’OPAN. Pas moins de 11 plongeurs ont travailler sans relâche pour désensabler puis étudier une épave du 16ème siècle dans le lac de Neuchâtel (Suisse).
Cette fois-ci, la météo moins clémente nous a obligé à travailler sur quelques jours seulement. Mais ces périodes de calme relatif ont été particulièrement productives, grâce à l’utilisation de la barge de travail de l’OPAN extrêmement pratique et fonctionnelle. Nous avons dû tout d’abord apprivoiser le puissant aspirateur à sédiment de la barge afin de ne pas endommager les vestiges.
Sous 40 centimètres de sable et de vase, le travail intensif des plongeurs a permis de dégager l’intégralité d’un bateau exceptionnellement bien conservé qui a pu être daté à 1537 grâce à la dendrochronologie, l’étude de l’âge du bois en fonction des cernes de croissance.
La période d’utilisation du navire à fond plat a pu être confirmée par la découverte d’une pièce en argent retrouvée coincée entre les membrures de l’épave, datant de 1622.
Il semblerait que cette épave, devenue trop vétuste au milieu du 17e siècle, ait été finalement délibérément coulée à cet endroit précis pour servir de base à une balise en pierre marquant l’entrée du canal de la Thielle, reliant le lac de Neuchâtel au lac de Bienne.
Après deux semaines de fouilles, l’équipe de la Fondation Octopus a pu réaliser un impressionnant modèle 3D de l’épave ainsi qu’un ortophotoplan, obtenus grâce à une photogrammétrie composée de plus de 700 clichés photographiques de très haute résolution.
Cet outil scientifique sert désormais de base d’étude aux archéologues, avec les nombreux prélèvements et autres dessins réalisés in situ. Afin de préserver le plus possible les vestiges, l’épave a été finalement intégralement recouverte de sable à la fin de la mission. En effet, le bois exposé ne résisterait pas longtemps à l’assaut des vagues des tempêtes, de la lumière, de l’oxygène et des bactéries.
Nous nous souviendrons particulièrement de la plongée de nuit, qui a permis une série de photos et de vidéos spectaculaires.
Pour transmettre au public les découvertes faites sur cette épave exceptionnelle, les médias L’Illustré et Couleur 3 ont fait le déplacement. Nous les remercions tout particulièrement d’avoir offert l’opportunité à leur lecteurs et auditeurs de découvrir ces fouilles archéologiques dans l’un de nos lacs suisses. Preuve s’il en fallait une que des trésors archéologiques sommeillent dans les fonds aquatiques à quelques pas de chez nous.
Retrouvez l’intégralité du projet « Épaves en péril du lac de Neuchâtel » ici: https://octopusfoundation.org/project/epaves-peril-lac-neuchatel-latenium/