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La collaboration entre la Fondation Octopus, le biologiste marin français Patrick Louisy et son association Peau-Bleue est officiellement lancée. Les deux équipes ont travaillé ensemble le week-end dernier sur le programme de recherche scientifique SYNTESE, financé en partie grâce à la fondation de Julien Pfyffer. Pour Patrick Louisy, ce partenariat est bienvenu: « Nous sommes très contents de travailler avec Octopus. Ils font preuve d’un véritable investissement humain, pas seulement financier. Notre projet les intéresse vraiment, toute l’équipe s’implique et ça fait vraiment plaisir. »

Le scientifique français est l’un des seuls à étudier les hippocampes et plus généralement la famille des syngnathidés dans l’hexagone. « Ce sont des animaux fascinants », explique-t-il. « Notre intérêt pour ces poissons date de 2005. À l’époque, alors qu’on savait les hippocampes menacés partout dans le monde, il n’existait pratiquement pas d’information sur leur écologie ou leur vulnérabilité dans notre pays. »

Après avoir accumulé des données permettant de mieux cerner ces animaux, leur importance et leur fragilité pendant 10 ans, l’association Peau-Bleue souhaite aujourd’hui mieux comprendre, à travers son programme de recherche, le rôle de ces drôles de poissons dans leur environnement. Car pour l’équipe française, « pour protéger, il faut connaître. »

Le programme SYNTESE (SYNgnathidés TÉmoins de la Santé de leur Environnement), auquel participe activement la Fondation Octopus, vise à  déterminer si les Syngnathidés peuvent être considérés comme des indicateurs de l’état de santé de leur environnement, notamment dans les prairies sous-marines, ou herbiers, des lagunes méditerranéennes ou du bassin d’Arcachon. Pour cela, il faut à la fois caractériser le peuplement de poissons et l’état de l’herbier. Les Syngnathidés présents sont recensés à l’aide d’un haveneau (filet poussé) ; ils sont ramenés au bord, triés, identifiés, sexés et mesurés, puis, évidemment, remis à l’eau. L’état de l’herbier est apprécié par sa structuration (espèces qui le composent, homogénéité, substrat…) et sa vitalité (hauteur, densité, algues concurrentes…).
Le rôle de la Fondation Octopus dans la concrétisation de ce programme est surtout technique. Julien Pfyffer et son équipe vont notamment aider leurs homologues français en fixant des caméras sur les filets, afin d’estimer si les animaux s’en échappent. Cela permettra d’attester l’efficacité de ce mode d’échantillonnage. Mais pas seulement. Ces images permettront également de réaliser une vidéo pédagogique destinée à être projetée au Marinarium de Concarneau, dépendance bretonne du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris et autre partenaire de Peau-Bleue dans ce projet. Enfin, Julien Pfyffer souhaite également modéliser et cartographier les habitats de ces poissons hors du commun.

Photo: ©Patrick Louisy / Peau-Bleue