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Militant pour améliorer les connaissances sur le phoque moine de Méditerranée pour mieux le protéger, la Fondation Octopus s’est engagée concrètement cette année en faveur du mammifère marin le plus menacé au monde, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Cette mission, qui s’est déroulée du 25 mai au 06 juin derniers dans les îles Ioniennes, en Grèce, avait pour but d’établir un partenariat avec des entités locales et de tester des outils dernière génération. L’objectif final est de généraliser l’observation et l’étude du phoque moine dans la totalité du bassin méditerranéen et ainsi pouvoir mieux connaître la situation réelle de l’espèce.

Depuis le 1er juin 2018, deux systèmes complets de caméras de monitoring autonomes sont en place dans deux grottes distinctes où la présence de phoques a été avérée par le passé. Sur le premier site, une caméra équipée de lumières infrarouges permet d’indiquer 24h/24h la présence ou l’absence d’un phoque sur la plage située au fond de la grotte. Une seconde caméra a été installée à l’extérieur, en haut de la falaise attenante, afin d’étudier l’activité humaine à proximité et de faire le lien entre les conditions météorologiques extérieures et intérieures.

Autonomes grâce à leurs panneaux solaires, ces deux systèmes capturent des images à intervalles réguliers (envoyées sur un serveur en Suisse par un modem 3G/4G) que les biologistes peuvent analyser. Un micro ordinateur, programmé par l’équipe de la Fondation, a été rajouté pour « endormir et réveiller » tout le système, et enregistrer localement sur une clé USB les images en cas de panne de réseau téléphonique. Début 2019, l’intégralité du système de monitoring pourra être mis à disposition en open source pour l’ensemble de la communauté scientifique.

Cette première phase de tests a permis, entre autres, d’observer un phoque, apparu le 21 octobre dernier dans l’une des grottes. Celui-ci s’est manifesté une fois la vague touristique partie, mais plus curieux encore, lors d’une tempête. Sans pouvoir en tirer de véritables conclusions, il est possible que ce phoque ait cherché à s’abriter.

Durant sa mission, l’équipe de la Fondation Octopus a également pu tester la capacité d’un drone grand public (moins de CHF 1000) de localiser et observer le comportement des phoques moines depuis les airs. Deux pilotes, chacun équipé d’un drone, ont réussi à se relayer dans les airs pendant deux heures pour suivre deux phoques moines. Des images exceptionnelles qu’il est désormais possible de voir en cliquant ici. Celles-ci seront utiles à la sensibilisation du public et contribueront, comme l’espère l’équipe, à une prise de conscience collective pour mieux protéger l’espèce.

La première phase des tests du système de monitoring autonome s’est terminée le 30 novembre dernier. L’équipe technique de la Fondation Octopus va profiter de l’hiver pour faire une synthèse des résultats obtenus, ainsi que pour effectuer les modifications nécessaires pour installer, dès le printemps prochain, un monitoring dans une nouvelle zone.

Ce programme a été réalisé grâce au soutien de l’UICN et du SmileWave fund, sous la direction scientifique des biologistes grecs de MOm, d’Archipelagos, et de Kosamare.