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Pour sa quatrième et dernière mission de 2022, l’équipe de la Fondation Octopus est retournée sur les rives du lac de Neuchâtel.

L’objectif principal de ces 10 jours était d’étudier les vestiges sous-marins d’un village palafittique de l’âge du bronze final (850 avant J.C), sous la direction scientifique de l’archéologue neuchâtelois Fabien Langenegger.

Ce dendrochronologue (l’homme qui faisait parler les arbres) et archéologue de l’Office du Patrimoine et de l’Archéologie du canton de Neuchâtel (OPAN) est entre autre responsable de la surveillance du patrimoine immergé du lac de Neuchâtel. Malheureusement, il arrive que Fabien Langenegger constate une érosion très importante dans ce lac, pouvant détériorer, voire détruire certains sites archéologiques parmi lesquels certains sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Mais avant de pouvoir dégager et documenter d’éventuels vestiges, les plongeurs ont d’abord dû passer des heures à débroussailler la zone à étudier. En effet, les températures anormalement élevées de cet été et de cet automne ont bénéficié au développement des algues qui ont recouvert très largement les villages lacustres, situés pour la plupart à faibles profondeurs.

Une fois débarrassées de leur couche de végétation dense, les deux zones, mesurant chacune 4 mètres par 10 mètres, ont pu être fouillées méticuleusement par les plongeurs. La localisation de chacun des objets retrouvés (ici essentiellement des morceaux de pots en céramique utilisés par nos lointains ancêtres pour cuisiner et stocker des aliments) sont enregistrés avec précision puis sortis de l’eau pour être étudiés.

La localisation et la hauteur de chacun des pieux en bois sont aussi enregistrées en dessin et en photo afin de déterminer comment a été construit le village. Par exemple, deux pieux l’un à côté de l’autre peuvent désigner le coin d’une maison. Autant d’informations importantes pour comprendre le mode de vie des humains de l’âge du Bronze final.

En fin de mission, l’équipe a pu constater que la zone étudiée la plus proche du bord présentait une contamination par des objets contemporains, alors que la zone au large avait souffert d’une plus grande érosion liée probablement aux courants du lac.

De plus, il apparaît que ce village a malheureusement été pillé à plusieurs reprises par le passé. Ces pillages ont eu lieu lors des épisodes de grande sécheresse, durant lesquels il était possible de se promener à pieds au milieu des restes du village. Malgré cela, il n’en reste pas moins que ce village reste d’un très grand intérêt archéologique puisque étant l’un des derniers construits dans l’histoire par les palafittes.